Apres les Attentats de Brussels

Au lendemain des derniers attentats de Bruxelles, les attaques contre les Arabes et les Musulmans ont encore gravi un échelon en Europe et aux États Unis. La plus grande mosquée de Madrid a été l’une des premières à en souffrir. Le profilage racial dans les aéroports, les gares et autres lieux publics ne cesse de s’intensifier.

Nous sommes de tout cœur avec les victimes de ces attaques. Nous partageons la douleur de si profonds préjudices et de la violence. Comme l’a dit brièvement après les attaques à Bruxelles, Federica Mogherini, Haut représentante de l’Union Européenne pour la politique étrangère, « c’est aussi un jour très triste pour l’Europe parce que l’Europe et sa capitale sont face à la même souffrance que celle endurée jour après jour par cette région du monde, que ce soit en Syrie ou ailleurs ». Ainsi qu’elle a ajouté, « il est clair que les racines de la douleur que nous ressentons dans notre région sont vraiment les mêmes ».  Nous irons plus loin et situerons la source des attaques et de l’immense violence dont le monde arabe est saturé, dans les politiques étrangères passées et présentes de l’Europe et des États Unis. De même, à cet égard, cette violence au quotidien n’est pas nouvelle pour de nombreux groupes de la population des États Unis, d’Europe et d’ailleurs.

En outre, nous déplorons l’utilisation cynique de ces morts pour intensifier partout les attaques et la répression sur les Musulmans et les Arabes. Il n’est que de voir comment Israël, les États Unis et l’Europe établissent des liens fallacieux entre les attaques à Bruxelles et la résistance des Palestiniens à l’occupation et à la colonisation. Le but est de montrer en quoi la politique israélienne demeure un modèle pour l’Occident et comment  « l’expérience » d’Israël en matière de répression de la population palestinienne peut être reproduite dans les pays  qui répriment leurs propres populations lorsqu’elles résistent au racisme, au déplacement, au vol des terres et à l’exploitation.

Les officiels israéliens ont été les premiers à suggérer que les attentats de Bruxelles allaient accroître l’utilité d’Israël pour l’occident. Comme le dit Netanyahou, « de nombreux pays de par le monde apprennent, à partir de notre expérience, à combattre la terreur et leur nombre augmente de jour en jour ». Il a expliqué que « la terreur » naît de « l’espoir des terroristes de DAECH (l’État islamique) d’établir un califat musulman sur toute l’Europe et de l’espoir des terroristes palestiniens d’établir un État palestinien sur tout Israël ». De cette façon, il a suggéré un lien fallacieux entre DAECH et la lutte palestinienne. Mais il n’y a tout simplement pas de lien entre DAECH et la lutte de libération menée par les Palestiniens qui ont eu recours à toute une variété de tactiques au cours des années de leur lutte pour l’auto détermination.

Madrid Mosque Fire BombPendant ce temps, on ne remarque pas et on ne mentionne pas le lien évident entre l’Europe, les États Unis et Israël en plus d’un siècle de colonisation européenne, de domination économique et militaire des USA, et d’occupation et de colonisation sioniste sur le dos principalement des Arabes et de Musulmans sur leurs terres.

De plus, les mots de Netanyahou montrent comment les sionistes sont parmi les principaux acteurs de l’islamophobie – pas seulement les dirigeants israéliens : les héritiers de la fortune Carnegie, tout comme le projet David, financé par les Américains Seth Klarman, Sheldon Adelson, s’impliquent aussi dans l’attaque contre le militantisme pour la Palestine aux États Unis et dans la diffusion de l’islamophobie. Ils contrôlent littéralement le pétrole, le commerce des armes et les casinos. Ils tirent de larges profits des guerres américaines, de la déstabilisation du Moyen Orient et du déclin continu de l’économie des USA.

Screenshot 2016-04-17 23.07.50En même temps, les corporations israéliennes – créées par l’industrie de défense américaine – utilisent ces attaques pour vendre leur expertise en matière de répression interne en Europe. Ce continent ferme de plus en plus ses frontières et met en place de façon croissante des politiques hostiles aux réfugiés de ses guerres en Afrique, en Irak, en Syrie et en Afghanistan.

Pour prendre un exemple, le chef de l’Association de Sécurité d’Israël est un ancien membre du gouvernement israélien. Il fournit désormais des « services de sécurité » à 105 groupes privés et bureaux du gouvernement. Il a appelé à un système de profilage selon les méthodes sionistes, à mettre en œuvre dans le monde entier. Le système de profilage de l’aéroport d’Israël et du Pont Allenby est connu pour cibler les Musulmans, les Arabes et, de fait, les Juifs à la peau foncée d’Asie et d’Afrique.

D’autres parties de ce réseau de contre-attaque ont également été impliquées. La tête du Comité Juif Américain, financé, entre autres, par la Fondation Becker, qui joue un rôle dans l’économie israélienne autant que dans des sociétés minières et aérospatiales étatsuniennes, a suggéré que les attentats sont liés à « des menaces sur l’engagement européen dans la protection de la dignité humaine, dont l’antisémitisme croissant  et la menace qu’il fait peser non seulement sur les Juifs mais sur la structure même de la démocratie ». Il a appelé l’Europe à « faire face au danger et à le vaincre ». Cela impliquerait notamment le développement d’une coordination « contre-terroriste » entre l’UE, Israël et les États Unis. Il est clair qu’une telle coordination entraînerait des contrats lucratifs pour les compagnies américaines et israéliennes qui tentent de se présenter comme les experts mondiaux de ce qu’ils appellent  le « contre –terrorisme », et d’autres compagnies, notamment aérospatiales, dont les profits augmentent avec davantage de guerres.

Un tel « contre-terrorisme » consiste certes, en réalité, à éradiquer la lutte anticoloniale du peuple palestinien, par une machine de guerre asymétrique contre des groupes de résistance comme le Hezbollah et la militarisation de l’entrée dans le pays.

Screenshot 2016-04-17 23.12.57Ces programmes et ces politiques  po sitionnent  Israël à l’avant garde du racisme occidental et font de ce pays et de ses responsables le véhicule idéal pour la justification et le renforcement du programme euro-américain dans la région. Le combat contre le sionisme est le combat contre la colonisation de la Palestine. C’est aussi une lutte contre toutes les institutions et réseaux qui souscrivent à l’idéologie sioniste et à l’islamophobie et les diffusent en Amérique, en Europe et ailleurs – dont le Comité Juif Américain, le Projet David et d’autres.  Ces institutions montrent clairement que le combat contre le sionisme, dont les campagnes  BDS, est partie prenante du combat contre le racisme, comme c’est le cas du combat contre l’islamophobie, parce que le sionisme et l’islamophobie sont financés et promus par exactement les mêmes institutions et investisseurs. Israël est une composante centrale du racisme et du colonialisme occidental à l’échelle mondiale, aussi combattre Israël c’est combattre le racisme et le colonialisme de l’occident.